Hypersensible, mon quotidien.
Être hypersensible c’est quoi?
Après une longue pause…
Je vais juste vous raconter ce que je vis, ce qu’être hypersensible est pour moi. Je ne suis pas médecin, mais j’ai pu confirmer ce que j’ai compris avec des lectures sur le sujet.
Je suis hypersensible. Ce qui signifie que je suis aussi plein d’empathie, trop sûrement. Je suis donc submergée d’émotions (positives comme négatives) et c’est un ascenseur émotionnel au quotidien que je prends. Pour ne pas dire plusieurs ascenseurs…
Que le moindre détails est très important pour moi. Ce qui fait que pour beaucoup de personnes je « tatillonne », je « chipote ». Et du coup cela me touche aussi.
Tout est rationnel, irrationnel en même temps.
J’ai besoin d’être entourée mais j’ai aussi ce besoin de me retrouver seule.
Je suis réactive à de nombreux stimulus. J’ai un odorat, un goût surdéveloppés. Mon ouïe est hypersensible aux sons, ainsi qu’à certains ultrasons. Une matière peut m’irriter la peau sans explication.
Hypersensible, c’est aussi être perfectionniste. C’est surtout dans ma tête à défaut de pouvoir l’appliquer.
Se remettre en question, toujours. Parce que je ne fonctionne pas comme d’autres. Parce que mes émotions ont du mal à être comprises (même moi je ne les comprends pas, alors suivre mes changements d’humeur…).
Je m’émerveille devant « pas grand chose » comme diraient les autres. La nature, le couché / levé du soleil, un papillon… Je suis comme un enfant qui découvre et redécouvre encore.
Je vis intensément ce que les autres vivent. C’est bien pour cela que j’ai arrêté les informations, que je suis dans ma bulle. Car à chaque fois je suis touchée, dévastée et je ne peux rien faire pour changer le monde. On me pense égoïste, qui n’en à rien à faire des autres. C’est tout le contraire. Je suis tellement dans l’empathie que cela me ronge. Alors mes proches, si je peux les aider, ne serait-ce qu’en les écoutant, pas de soucis, mais vivre les horreurs via les informations, aucun n’intérêt.
C’est donc porter le poids du monde. Chose que je ne veux plus depuis des années.
L’hypersensibilité c’est ressentir des choses que peu de personnes ressentent. C’est ne pas savoir quoi en faire. C’est pleurer devant un film mais pas pour une scène sur laquelle on s’y attend. C’est donner beaucoup. C’est avoir besoin de recevoir.
C’est aussi être mélancolique, avoir le vague à l’âme. Je suis souvent dans mes rêves, dans n’importe quelle situation, je « décroche » comme ça.
J’aime TOUT comprendre, même si ce n’est pas le cas. Je déteste ne pas comprendre, c’est frustrant.
En revanche je n’ai pas trouvé mon coté « artistique » comme beaucoup d’hypersensibles. Un potentiel pourtant très reconnu, mais absent chez moi.
Depuis bientôt un an je suis en alternance au rythme moyen de trois semaines en entreprise et une semaine en centre de formation. Cela faisait un moment que je n’avais eu de collègues au quotidien. Je découvre la vie de bureau à 40 ans. Train de vie bien différent que ce que j’ai pu connaitre.
Mon dernier jour en poste sera le 20 septembre. Et l’hypersensibilité fait son show. Il y a déjà des personnes que je ne risque pas de revoir d’ici mon départ. Les larmes ont glissé toutes seules. Et cela n’est pas fini.
Je ne sais pas de quoi « demain » sera fait. J’ai des idées à gogo mais avec la mauvaise santé cela se limite énormément. Oui je me m’apprête au quotidien, je souris le plus possible. Je fais mine d’aller. Parce que si je commence à me laisser aller, je ne sais pas ce qu’il risque d’arriver, de négatif. Alors je préfère positiver, faire aller et profiter lorsque je peux.
Ce qui fait que j’ai besoin de décharger. « Les oiseaux se cachent pour mourir », une phrase qui signifie simplement qu’ils vont se cacher pour ne pas montrer leurs difficultés et ainsi garder leur dignité. Alors je fais un peu comme ça, je me cache sous la douche pour lâcher le trop plein. Pleurer en cachette.
L’hypersensibilité fait que parfois la bride cède et les larmes se déversent sans contrôle. N’ayez pas peur, je ne mords pas.